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Articles de presse
TOUTE LA CULTURE
28 MARS 2023
L’ultime symphonie de Tchaïkovski par l’Orchestre Pasdeloup
Le dimanche 26 Mars 2023» à 16h, l’orchestre Pasdeloup est l’invité de la Seine Musicale. Il interprète sous la direction de Marzena Diakun «Liquid air», une création d’Elzbieta Sikora, le concerto N°1 de Franz Liszt, avec Igor Tchetuev au piano et la 6ème symphonie de Piotr Ilitch Tchaïkovski.
Le 28 Octobre 1893,à Saint-Pétersbourg, Tchaïkovski dirige sa nouvelle symphonie. Son ultime symphonie! Il mourra quelques jours plus tard, le six novembre. Il écrivait deux ans auparavant: «Je pense qu’il me sera donné d’écrire une symphonie exemplaire: probablement je me battrai jusqu’au dernier souffle pour atteindre la perfection sans jamais y réussir . Ce sera une symphonie à programme, un programme plein d’émotions subjectives». La symphonie sera dénommée «Pathétique» par le frère du compositeur. Elle sera jouée en son hommage le 18 novembre et connaîtra un succès posthume.
Cette œuvre est précédée par «Liquid Air» une création symphonique, d’Elzbieta Sikora, présente dans la salle. Née à Lviv le 22 10 1943, elle étudia la composition à Varsovie, puis la musique électro acoustique à Paris où elle vit. Elle travaille à l’Ircam, elle s’est engagée dans un cycle de créations avec l’orchestre Pasdeloup.
Nous entendrons également le concerto pour piano de Franz Liszt qui fut créé à Weimar le 17 02 1855 sous la direction d’Hector Berlioz, avec le compositeur au piano! Une œuvre innovante qui tient de «la grande variation» et de la symphonie concertante, bousculant l’architecture classique du concerto.
L’orchestre Pasdeloup a été fondé en 1861. Le plus ancien des orchestre associatif français veut mettre la musique à la portée de tous, dans la tradition des Concerts populaires créés par Jules Pasdeloup. L’orchestre est dirigé par la jeune cheffe polonaise Marzena Diakun avec vivacité, élégance, dynamisme.
Liquid air: une étonnante création
Grondements sourds des contrebasses, flûtes, dissonances et grincements, cordes frappées, tambours. L’ambiance sonore est surprenante, quelque peu chaotique. Il s’en dégage comme un écoulement d’eau, un souffle d’air dans un tuyau, telle une rafale. Les cordes deviennent vibrantes, éclatantes dans la deuxième partie, accompagnées de curieux claquements secs. Dans la troisième partie le grondement des cordes frappées, les trompettes, les percussions paraissent menaçantes. Menace interrompue par un solo de flûte d’une grande douceur. Liquid air est une œuvre étonnante , mais très expressive et d’une grande inventivité.
Romantisme et innovation:
Quelques accents énergiques de l’orchestre, puis le piano débute le concerto N°1 de Liszt avec force et puissance. La virtuosité du pianiste ukrainien Igor Tchetuev est d’emblée spectaculaire. Le thème s’expose au piano, très mélodieux. C’est une ballade romantique et souriante, langoureuse presque. Un premier mouvement très contrasté, la puissance de l’orchestre symphonique éclate par moments, renforcée par les percussions. Le quasi adagio est une rêverie amoureuse. Une très belle mélodie, le jeu du pianiste est très expressif. Le troisième mouvement est un scherzo, la musique est joyeuse, entraînante. L’orchestration est originale, les arabesques du piano sont mêlées à un malicieux triangle. La virtuosité reprend ses droits dans l’allegro final d’un grand volume sonore Un morceau de bravoure pour le pianiste. Un crescendo spectaculaire conduit à l’apothéose finale.
Le Requiem de Tchaïkovski
Le basson et les contrebasses. Seuls. L’ambiance est funèbre puis l’adagio devient allegro, les violons exposent un thème plus vif, moins triste aussi. Le premier mouvement de la symphonie traduit les sentiments contradictoires, intenses de Tchaïkovski. Les moments très mélodieux et les élans romantiques alternent avec des accents tragiques, renforcés par les cuivres et les percussions. L’orchestration est très riche, très originale, mise en valeur par l’énergie de Marzena Diakun.
«Un sourire entre les larmes», le deuxième mouvement est une valse… à cinq temps. Une mélodie chatoyante, enjôleuse qui se répète pour le plus grand plaisir de l’auditeur. Le troisième mouvement est un scherzo vif et rythmé. C’est une tarentelle, une danse qui nous éclaire du soleil de l’Italie du Sud. La musique est légère, enjouée. Mais peu à peu une marche se met en place accompagnée de roulements de tambour. Les accents deviennent martiaux, la marche est très énergique, très rythmée, la puissance de l’orchestre symphonique est impressionnante.
Fait inhabituel, la symphonie se termine par un mouvement lent. Avec l’adagio lamentoso, le contraste est complet avec les mouvements précédents. L’auditeur retrouve l’atmosphère inquiétante du premier mouvement. Le jeu des cordes est déchirant, puis la musique se fait plus douce, comme une tentative de consolation. Le très beau solo des trompettes apporte tristesse et recueillement. Des sentiments violents s’expriment aussi, les glissandos sont spectaculaires. Puis le calme revient un calme glacial. Comme au début le basson et les violoncelles rendent l’atmosphère funèbre . A la fin seules demeurent les contrebasses comme si le voile de la mort recouvrait la musique.
Une création originale, un concerto virtuose et romantique, une symphonie particulière émouvante: l’orchestre Pasdeloup nous a offert un concert mémorable. Un bel après midi de musique symphonique.
28 March 2023 | PAR Jean-Marie Chamouard
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CLASSIQUE MAIS PAS HAS BEEN
21 FÉVRIER 2023
Toutes orgues déployées à la Philharmonie
CONCERT – Samedi 18 février, l’Orchestre Pasdeloup a interprété, sous la direction de Monika Wolinska, une virtuose et éblouissante palette de compositions de la fin du XIXe et du début du XXe siècle : Ravel, Sarasate, Dukas et Saint-Saëns étaient à l’honneur, et ont valu aux musiciens un tonnerre d’ovations et d’applaudissements. Chapeau bas à Monika Wolinska !
Un programme enchanteur
L’orchestre Pasdeloup a fait salle comble à la Philharmonie, ce samedi après-midi : pas un siège de libre, pas un balcon qui ne soit rempli à craquer. Il faut bien dire que le programme était aussi envoûtant que prometteur : le Boléro de Maurice Ravel (1928), la Fantaisie de concert sur Carmen de Pablo de Sarasate (1883), le célèbre poème symphonique de Dukas L’Apprenti sorcier (1897), et l’admirable Symphonie avec orgue de Camille Saint-Saëns (1885-1886) – l’occasion de déployer les grandes orgues de la salle Pierre Boulez.
C’est pour ainsi dire le tissu musical d’une époque, sa texture, son armature, son étoffe, que ce beau programme, dans toute sa cohérence, nous a donné à entendre : l’amitié entre Saint-Saëns et Sarasate, les harmonies et les rythmes espagnols de Carmen (la fameuse habanera) et du Boléro, la subtilité des orchestrations, les nuances puissantes et enchanteresses de l’orgue et des cuivres, tissent un réseau inépuisable et fécond d’inspirations croisées, encore apte à susciter aujourd’hui les vivats et les ovations.
Deux solistes talentueux
Au « long et progressif crescendo » du Boléro, pour reprendre les mots de Ravel lui-même, ont répondu les spectaculaires harmonies et les cadences virtuoses de Sarasate, dans une fascinante transcription pour marimba et orchestre. Au marimba, la brillante Adélaïde Ferrier, qui a été en 2017 la première percussionniste à remporter un prix aux Victoires de la Musique Classique, a donné la preuve de son très grand talent. Volant par à-coups d’une extrémité à l’autre du clavier, faisant tournoyer ses quatre baguettes, elle a montré, dans l’exécution des trois mouvements de la Fantaisie de concert (avec les airs de la Habanera et de la Séguédille), que le marimba pouvait bien autant, sinon plus, qu’un violon ou qu’une voix !
Après la vivacité incantatoire, presque magique, des deux thèmes mêlés de l’Apprenti sorcier, l’organiste Mathias Lecomte et l’orchestre ont livré une vibrante interprétation de la Symphonie avec orgue de Saint-Saëns. Le thème tumultueux du premier acte (Allegro), interprété par les cordes, se mue bientôt dans l’Andante en l’expression d’une sérénité tranquille et imperturbable, sorte de moment suspendu, que prolongent les sons continus et rassurants de l’orgue. Mais bientôt, les deux derniers mouvements s’enchaînent et s’accélèrent, et l’orgue reprend une dernière fois le thème principal, dans une véritable apothéose symphonique.
Chapeau bas à Monika Wolinska !
Mais que dire de Monika Wolinska, à la direction de l’orchestre ? La cheffe a su rendre, avec subtilité, précision, clarté et rigueur, le caractère de chacune de ces œuvres, leurs nuances et leurs difficultés. Le public lui a décerné une longue et touchante ovation à la fin du concert.
Ce fut donc, des charmes du Boléro aux sortilèges de l’Apprenti sorcier, un après-midi enchanteur, que rien n’est venu ternir, sinon peut-être les (trop) nombreuses sonneries de téléphones, qui ont maladroitement (trop) souvent retenti pendant le concert, et surtout dans les moments où la musique se pare de silences. À ces spectateurs étourdis et négligents, on pourra faire remarquer, comme Sacha Guitry à propos de Mozart, que le silence dans les symphonies de Saint-Saëns, c’est encore du Saint-Saëns !
Jean Thomas – 21 février 2023
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Ö1 (RADIO ÖSTERREICH 1)
31 JANVIER 2023
Musique orchestrale Outre-Atlantique
L’album « Atlantic Crossings » présente la musique de Gustav Mahler, Kurt Weill et Sigmund Romberg dans des versions orchestrales en partie nouvelles.
Daniela Knaller
Berlin, Paris, New York. C’était la voie du succès au début du XXe siècle. En particulier, New York et l’amour de la voix humaine étaient les éléments de liaison des trois compositeurs dont la musique se retrouve sur le CD « Atlantic Crossing ». Les trois compositeurs viennent d’Europe et sont venus à New York outre-Atlantique ou ont dû y fuir les nazis : Gustav Mahler, Kurt Weill et Sigmund Romberg.
Pour ce projet de CD passionnant, l’Orchestre Pasdeloup de Paris, le plus ancien orchestre français, sous la direction de Wolfgang Doerner, a commandé des versions orchestrales de chansons spécialement créées. Élargi par l’orchestre de jazz du percussionniste Franck Tortiller, une œuvre de Sigmund Romberg avec la chanteuse Amel Brahim-Djelloul peut être expérimentée. Kurt Weill peut également être entendu dans le même casting. L’album impressionne par sa diversité en termes de distribution et de sélection d’œuvres.
Traduction de l’Allemand (https://oe1.orf.at/player/20230131/706707)
ONLINE MERKER
25 JANVIER 2023
Le 9 décembre 1907, Mahler effectue sa première traversée de l’Atlantique vers New York à Cherbourg. Après une certaine fatigue de son bureau à Vienne, il a voulu y relancer sa carrière, ce qu’il a réussi à faire en tant que chef du Met et chef d’orchestre du New York Philharmonic. A cette époque, New York comptait 5 millions d’habitants dont 500 000 venaient d’Allemagne ou d’Autriche. Plus tard, il y a cette photo touchante de la dernière traversée de Gustav Mahler vers New York en novembre 1910. Le compositeur à la balustrade avec des traits de visage fatigués. Seethaler a écrit son court roman « The Last Set » sur le tout dernier voyage au cours duquel Gustav Mahler est revenu en phase terminale sur l’America après son dernier concert à New York à Vienne, où il est décédé le 18 novembre 1911. L’image du portrait d’Adèle Bloch-Bauer de Gustav Klimt a également traversé l’Atlantique après une procédure de restitution, en février 2006, presque exactement 100 ans après Mahler. Il est allé à Ronald Lauder lors d’une vente aux enchères pour 135 millions de dollars et peut être vu aujourd’hui à la Neue Galerie de Manhattan. Après la dédicace des responsables du programme, l’album est consacré au destin de cette image dorée, qui orne également la pochette du CD.
L’arrière-plan le plus profond du programme du CD « Atlantic Crossings » est le destin de trois émigrants aux États-Unis. Ce sont des compositeurs autrichiens et allemands qui se sont rendus à New York pour des raisons économiques, artistiques ou politiques et y ont obtenu une partie de leur immense succès sur les grandes scènes de concert, au Metropolitan Opera et à Broadway : Gustav Mahler, Sigmund Romberg et Kurt Weill.
Gustav Mahler, qui vit à New York par choix, a conçu « Blumine » comme le deuxième mouvement andante de la première version en cinq mouvements de la 1ère symphonie (le mouvement simple a ensuite été omis après que la symphonie a été réduite à quatre mouvements), les « Lieder eines fahrenden Gesellen » et a adapté l’intermède après le premier acte de l’opéra joculaire en trois actes de Carl Maria von Weber, « Die Drei Pintos ». Mahler a écrit son premier cycle de chansons, Lieder eines fahrenden Gesellen, en 1885 alors qu’il était à Kassel. Avec les motifs du Wunderhorn, le cycle a également servi d’inspiration pour la première symphonie. Bien sûr, les chansons triomphales instrumentales, parfois très dramatiques, sur le destin d’un jeune homme malheureux amoureux s’accordent bien avec le cosmos coloré des émigrés et le sentiment d’être exposé. Mahler a dû ressentir cela quand, à 24 ans, il a passé un réveillon du Nouvel An (1884) désastreux avec l’adorée Johanna Richter, soprano au Kassler Hoftheater, incapable de communiquer ses émotions et de se révéler. Le paquebot peut aussi être la métaphore d’un « espace de transition, d’un couloir qui relie une ancienne vie à une nouvelle ».
Sublimation artistique par la musique : mémoire, colère et résignation dans l’adieu sont les ingrédients de l’état émotionnel du compagnon. Le baryton autrichien Daniel Schmutzhard, accompagné du très éloquent Orchestre Pasdeloup, dirigé par Wolfgang Doerner, avec qui il travaille en harmonie depuis 30 ans, dresse un portrait vivant de l’âme du garçon en plein air. Couleurs primaires champêtres, étonnement et simplicité du jeu priment dans cette lecture terre-à-terre face à l’illumination très artificielle de toutes les valeurs dynamiques, comme on le sait chez Fischer-Dieskau ou Thomas Hampson. Les deux approches sont légitimes, toutes deux trouveront leurs adeptes.
Ensuite, le solo de soprano de la Quatrième Symphonie de Mahler dans le dernier mouvement « Das himmlische Leben » peut être entendu, adouci par le chant chatoyant de d’Amel Brahim-Djelloul. La façon dont elle pépie sur les anges qui cuisent du pain, des bols remplis d’asperges et de haricots verts, de pommes, de poires et de raisins, onze mille jeunes filles dansantes, est pleine d’esprit et de grâce audacieuse. Car on le sait : « Cäcilia et ses musiciens sont d’excellents musiciens de cour. Les voix anglaises encouragent les sens que tout éveille à la joie.
L’intérêt principal de l’album est cependant dû à la soprano Amel Brahim-Djelloul, qui réussit aussi exceptionnellement dans le domaine « plus facile » contrairement aux autres chanteurs d’opéra et qui est stylistiquement solide dans tous les domaines, avec La chanson « Lover, come back to me » de Sigmund Romberg de son opérette « The New Moon » et les trois chansons suivantes écrites par Kurt Weill : « Berlin im Licht », « Je ne t’aime pas » et « That’s Him » de la comédie musicale « One Touch of Venus » en 1943. La pièce a été jouée 567 fois à Broadway.
Sigmund Romberg est arrivé à New York en 1909 et a rapidement pu prendre pied à Broadway. Sa chanson « Lover come back to me » a ensuite été enregistrée par Barbara Streisand et est devenue mondialement connue.
Kurt Weill dut tourner le dos à l’Europe en 1935 en tant que compositeur persécuté par le régime nazi. Star de Broadway à New York dans les années 1940, il devient citoyen américain en 1943. Les chansons enregistrées ici proviennent de périodes de création très différentes. La chanson « Berlin im Licht » de 1928 est particulièrement divertissante et effrontée. Elle est un hommage musical de l’éclairage public électrique, si avancé à l’époque. Ce « Na wat denn, na wat denn, was ist das für ‚ne Stadt denn? » est un Slowfox qui a été commandé par le Berliner Festwochen. Durant ses années parisiennes de 1933 à 1935, Weill est fasciné par la chanson française. Il est étonnant de voir à quel point sa chanson d’amour « Je ne t’aime pas », qui est entrecoupée de sautes d’humeur et de résignation blessée, sort de sa main de manière séduisante et parisienne.
Berlin-Paris-New York : Les arrangements jazz sensationnels des tubes de Romberg et Weill sont signés Franck Tortiller, Jean Gobinet et Angelo Petronio. L’Orchestre Pasdeloup, renforcé par l’Orchestre Jazz Franck Tortiller, déchire la grande ville sur des rythmes pleins d’ambiance, nous parle du « rêve américain », jusque dans les réverbères berlinois ou les chagrins d’amour parisiens. Amel Brahim-Djelloul, dont le timbre et le type de phrasé rappellent l’une des meilleures voix lyriques de tous les temps, à savoir Lucia Popp, est complètement absorbée par le monde complexe des chansons d’exil. Elle connaît les trois langues sur le bout des doigts et avec sa curiosité musicale et sa voix magnifique – elle chante aussi de la musique arabo-andalouse – est juste la bonne personne pour donner à l’album ce peps unique qui le fait passer d’excellent à exceptionnel.
Dr. Ingobert Waltenberger
Traduction de l‘allemand (https://onlinemerker.com/cd-atlantic-crossings-vokales-und-instrumentales-von-gustav-mahler-sigmund-romberg-und-kurt-weill-gramola/)
TOUTE LA CULTURE
18 JANVIER 2023
L’« Audace » de l’Orchestre Pasdeloup s’immisce à la Philharmonie de Paris
18 January 2023 | PAR Eleonore Carbajo
La Philharmonie de Paris ouvre ses portes ce samedi 14 janvier au plus ancien orchestre symphonique français ; l’Orchestre Pasdeloup, dirigé par Christian Vásquez. Au programme de cette après-midi musicale, le Concerto pour piano n°3 de Beethoven, interprété par la charismatique Suzana Bartal, et la célèbre Symphonie n°9 dite « Du Nouveau Monde » de Dvorák.
La finesse d’une interprétation de Beethoven
Dès la sortie du métro, une foule grandissante et déterminée se presse vers les escalators de l’imposante Philharmonie de Paris. Cette après-midi se place sous le signe du spectaculaire ; avec au programme deux piliers du répertoire classique, il y en aura pour tous les goûts. Arnaud Nuvolone, 1er violon solo de l’Orchestre fait résonner le la de l’accord dans la grande salle Pierre Boulez, puis c’est au tour du chef et de la concertiste de faire leur entrée sous les applaudissements du public, pour nous livrer leur interprétation du célèbre Concerto pour piano n°3 de Beethoven en ut mineur (op.37). Composé entre 1800 et 1802, c’est un Beethoven annonciateur du romantisme qui rompt avec les structures classiques mozartiennes, que l’on retrouve dans cette œuvre majeure aux tonalités tragiques.
Les premières notes de l’Allegro con brio résonnent avec douceur et prennent progressivement de l’envergure dans l’acoustique de la Philharmonie, dans un jeu subtil de nuances allant crescendo afin de faire place à la concertiste. Dès les premières notes, Suzana Bartal nous donne à voir toute la finesse de son jeu. Avec précision, le thème se décline et se complexifie dans les mains de la pianiste, ornementé par bon nombre de trilles faisant perdre le fil de la partition au spectateur emporté. L’orchestre augmente en intensité pour soutenir le grandiose d’un piano à la Beethoven, pendant que les staccatos de la main gauche résonnent avec brio dans la pièce. Jouant sans partition, la pianiste franco-hongroise s’illustre pour le raffinement de son interprétation, toujours avec sobriété. On notera la merveilleuse cadence à la fin du premier mouvement, où les doigts de la pianiste virevoltent sur toute l’envergure du clavier pour le plus grand plaisir des yeux du spectateur ébahi.
Impossible pour le public de ne pas accueillir le final de quelques timides applaudissements que Suzana Bartal accueille d’un sourire sincère. Le Largo rompt avec le caractère triomphant qui précède et fait résonner un thème lent et mélancolique initié par le piano solo, puis repris à l’unisson par les premiers violons et flûtes. La virtuosité de la partition se déploie dans les accords à large ambitus qui se relayent entre la main gauche et la main droite de Suzana Bartal, sous les pizzicati des cordes et le thème cristallin joué par la flûte et le basson. La concertiste et le chef d’orchestre se montrent complices, échangeant durant le morceau des sourires chaleureux et des regards appuyés. Le silence de la salle témoigne de l’admiration générale pour l’interprétation juste et élégante de ce deuxième mouvement du concerto.
Cette fois-ci, pas le temps pour le public d’applaudir, place au Rondo ! Un thème d’ouverture classique où là encore, Suzana Bartal semble s’amuser des trilles, rebondir sur les touches, la pédale se lève et s’abaisse avec une précision et une rapidité déconcertante dans un spectre impressionnant de nuances. Les entrées échelonnées des différents pupitres donnent à découvrir leurs timbres, et la palette de nuances de l’orchestre qui accompagne la concertiste. Le jeu est sautillant, d’une finesse heureuse et techniquement déconcertante. Après les derniers accords d’un final triomphant, le chef laisse échapper un « bravo » à l’intention de Suzana Bartal ; le salut et les appels se déroulent main dans la main, la complicité musicale entre la concertiste et l’orchestre sautant aux yeux.
Une Symphonie du Nouveau Monde spectaculaire
Après une courte pause, l’orchestre s’étoffe de percussions, de cuivres et de contrebasses pour faire résonner l’œuvre majeure d’Antonín Dvorák dans la Philharmonie. La Symphonie n°9 en mi mineur, B. 178 (op. 95) « Du Nouveau Monde » est composée en 1893 et jouée pour la première fois par l’Orchestre philharmonique de New York la même année. Première œuvre composée sur le sol américain, les inspirations américaines et tchèques se mélangent pour le plus grand plaisir des musiciens, comme des spectateurs. Le public trépigne d’impatience ; tout le monde a en tête les airs les plus connus de cette œuvre capitale du répertoire classique. De sa baguette, le chef dirige sans partition la colossale symphonie en quatre mouvements. Les violoncelles entrent en scène, bientôt entrecoupés par les tenues cuivrées des cors. Petit à petit, les thèmes s’installent, donnant à voir toute la diversité de l’orchestre, dont tous les timbres sont parfaitement mis à l’honneur. L’Orchestre Pasdeloup se prend au jeu de la partition de Dvorák et prend du plaisir ; chacun se meut sur sa chaise au rythme des interventions, avec un souci particulier fait aux nuances. Soufflets, accents, sforzando se superposent et emportent le spectateur dans la virtuosité de la pièce. Le thème se décline et se répète dans tous les pupitres de vents, des cors au piccolo en passant par les trompettes ou encore le hautbois. L’air des flûtes permet au public de reprendre haleine avant le final du premier mouvement, cadencé par l’éclatant pupitre de cuivres qui donne couleur et ampleur à l’orchestre, entraîné dans les chromatismes des violons. Tout s’accélère, l’orchestre ne peut lutter contre le fracassant tonnerre d’applaudissements qui s’en suit.
Le deuxième mouvement Largo, partie la plus reconnue par les critiques lors de la première interprétation de la Symphonie, nous transporte dans une atmosphère tout autre. La Philharmonie se pare d’un silence solennel dans lequel le cor anglais s’immisce et s’impose. Merveilleuse interprétation que celle proposée par le soliste, accompagné par le contre-chant de la clarinette et par le tapis sonore des cordes. Ce mouvement semble échapper au public du fait de la nostalgie qui s’en émane, les sourdines des cors et l’éventail de piano amplifiant cet aspect à la fois lointain et intime au spectateur. Le chef laisse la liberté au soliste de mener l’orchestre, parfaitement habité, il mime de sa main les pizzicatos des violoncelles et contrebasses ainsi que les vibratos des violons. Le thème du « Nouveau monde » revient en filigrane, annonciateur de la virtuosité des mouvements suivants. Le choral des cuivres clôture de manière circulaire ce somptueux mouvement, magnifié par l’interprétation du cor anglais. On passe ensuite de l’intime au scintillant dans le Molto vivace du troisième mouvement, au rythme des timbales et du thème se déployant entre les solistes de la petite harmonie et les violons, magnifié par les ruptures de rythme binaires des cors et l’éclat du tutti.
Chacun retient son souffle, le chef garde sa baguette levée, l’orchestre sourit et trépigne d’impatience avant d’entamer l’emblématique ouverture de l’Allegro con fuoco, quatrième et dernier mouvement de la symphonie. Sonnez les trompettes pour le thème magistral de Dvorák, dont l’intensité se déploie dans tout l’orchestre. On passe du tonnerre des cuivres au perlé des bois, et on lit le plaisir des musiciens dans leur gestuelle. Le chef donne de sa personne, annonce les départs même le dos tourné aux pupitres des violoncelles. Partout à la fois, il guide ses musiciens avec brio dans cette interprétation réussie de la symphonie, que ce soit pour les parties solistes des clarinettes et violoncelles, l’accompagnement du bout de l’archet des altos, ou le son resplendissant du pupitre de trombones qui semble passer au-dessus de tout l’orchestre avec une facilité déconcertante. Lors du flamboyant final, tous les instruments sont mis en valeur dans un équilibre parfait et resplendissant. La dernière note résonne dans la Philharmonie ; le public est en émoi et les musiciens semblent ravis de leur performance. On notera toute l’élégance de Christian Vásquez, qui fait saluer l’orchestre depuis le cœur de la formation, et qui lève les instrumentistes presque un par un, en veillant à serrer la main à bon nombre d’entre eux. Le chef est rappelé à quatre reprises avant que l’orchestre lui-même fasse signe au public de son départ. Tout le monde repart le sourire aux lèvres, et Dvorák plein les oreilles.
PIZZICATO MAGAZINE
11 JANVIER 2023
Atlantic Crossings – Différents destins, différentes musiques
Ce CD met en lumière le destin de trois artistes qui ont quitté leur patrie pour les USA pour différentes raisons. D’où le titre Atlantic Crossings. Le programme débute avec le mouvement Blumine de Mahler, que Wolfgang Doerner interprète avec l’Orchestre Pasdeloup de Paris de manière très intimiste. Le chef d’orchestre et baryton Daniel Schmutzhard met également l’accent sur le lyrisme dans les chansons d’un compagnon voyageur, offrant une version très sensible et souvent mélancolique de ces quatre chansons, elles aussi étirées dans le tempo.
Vient ensuite la chanson Himmlisches Leben, chantée par Amel Brahim-Djelloul, et un arrangement d’un intermède de l’opéra comique Die Drei Pintos de Carl Maria von Weber, pour lequel il y a un fond frivole qui est expliqué dans le livret.
Le deuxième émigrant représenté est Sigmund Romberg (1887-1951). Sa chanson Lover, Come Back to Me a été arrangée pour orchestre de jazz tout comme les chansons suivantes de Kurt Weill, et les quatre pièces sont chantées de manière ravissante et idiomatique par Amel Brahim-Djelloul.
Juxtaposer la musique de Mahler à celle de Romberg et Weill est osé, et la parenthèse semble un peu forcée, mais on peut entendre les deux parties du programme séparément. Qualitativement, les deux sont remarquables.
Traduction de l‘allemand (https://www.pizzicato.lu/verschiedene-schicksale-unterschiedliche-musik/)
PARIS MATCH
22 JUIN 2022
Hier soir à Paris…. Björk
Benjamin Locoge 22/06/2022 à 11:32
Quatre ans après un concert raté à We Love Green, l’Islandaise est venue présenter son «Orkestral tour» à la Seine Musicale. Nous y étions.
Normalement le soir de la fête de la musique, les concerts sont gratuits. Exception pour Björk donc qui -suite à deux reports- présentait enfin son «Orkestral tour» à Paris. Soit l’une des plus grandes chanteuses de l’époque uniquement accompagnée d’un orchestre de cordes -moyennant 178 euros en catégorie Or. Pour la première de ces deux dates parisiennes, c’est donc l’orchestre Pasdeloup qui officie, dirigé par son compatriote Bjarni Frimann. Björk a elle-même imaginé les arrangements pour les 10 violons, 10 altos, 10 violoncelles et 2 contrebasses. Elle a longuement raconté sur Twitter en octobre dernier comment elle a réimaginé son répertoire pour construire ce spectacle hors norme. Car oui, jamais dans sa désormais longue carrière Björk ne s’était frottée seule au grand orchestre. Hier soir donc avec 15 minutes de retard sur l’horaire prévu, la voilà qui déboule.
Casque d’or sur les cheveux, robe enveloppante et plateform-shoes, Björk attaque en douceur avec «Stonemilker». Concentrée sur son texte «Show me emotional respect», la femme de 56 ans semble d’abord assez loin. Puis elle esquisse quelques mouvements gracieux dans l’air, portés par la musique, soyeuse, enveloppante. Même constat pour «Aurora», deuxième extrait de «Vulnicura», son disque post-rupture , celui d’une femme perdue qui tente de se reconstruire après avoir eu le cœur brisé : Björk n’est pas là pour faire la fête. Mais dès les premières mesures de «Come to me», Paris l’ovationne. Et réagit encore plus fort quand démarre «I’ve seen it all» -la chanson phare du film «Dancer in the Dark». Après ce premier retour dans le passé, Björk et l’orchestre se lancent dans «Black Lake». Là pendant près de dix minutes, la chanson totalement dépouillée est une plongée dans ses blessures intimes, soutenue par un orchestre brillant. Même les silences résonnent dans l’immensité de la Seine Musicale, totalement captivée par la chanteuse qui déroule la partie la plus sombre de son existence. Sept ans après sa création, «Black Lake» demeure clairement un chanson-thérapie pour Björk, longuement applaudie, comme celle qui vient de gravir la plus haute des montagnes.
Dès lors, le concert va basculer dans une autre dimension. Après l’effort, le réconfort avec les titres les plus connus. «Hunter» fait frissonner Paris, et quand Björk mime le rythme des boucles avec ses mains, chacun les entend dans sa tête. Là réside toute la force de spectacle pas comme les autres. Quasiment mises à nues, les chansons de Björk n’en gardent pas moins étrangeté et lyrisme. Il n’est plus question de pop, d’électro ou de dance ce soir, juste d’une femme qui réinvente sa vie en la chantant avec une émotion toujours intacte. Pour les nostalgiques, la séquence enchainant «You’ve been flirting again», «Isobel» et «Hyperballad» -soit trois morceaux de «Post», son album le plus populaire- est tout simplement magique. Si les titres perdent de leur complexité musicale d’alors, ils gagnent en majestuosité. Paris s’emballe complètement, pensant que les beats technos vont bien finir par résonner. Mais non, Björk restera jusqu’au bout dans ce dénuement intense. Et quand l’orchestre démarre l’intro de «Joga», la salle explose. Björk l’interprète comme si elle venait de l’écrire, avec rage et intensité. Si «Quicksand» vient perturber la communion entre l’islandaise et le public, il suffit qu’elle envoie «Bachelorette» pour mettre tout le monde au diapason. Un «Merci beaucoup» en français et hop, la voilà qui file en coulisses.
Au rappel, Björk s’excuse de ne pas parler assez bien le français «juste suffisamment pour commander au restaurant». C’est donc en anglais qu’elle présente l’orchestre Pasdeloup et son chef d’orchestre islandais. «C’est la première fois je crois que l’on mélange de la techno avec des cordes», dit-elle pour présenter «Pluto ». «Alors voici du techno string». Cette fois, l’orchestre s’emballe, offrant le petit grain de folie qui avait manqué depuis le début du spectacle. Björk disparait au bout des 90 minutes annoncées. Une étoile islandaise a filé. Vivement son prochain passage.
SORTIR À PARIS
22 JUIN 2022
Björk en concert à La Seine Musicale : on y était, on vous raconte
Par Caroline J. · Publié le 22 juin 2022 à 00h07
Un vent venu d’Islande a soufflé sur la Seine Musicale ce mardi 21 juin 2022 pour le premier des deux seuls concerts de Björk en France. L’incontournable artiste nordique était de passage à Paris à l’occasion de sa tournée « Björk Orchestral », reportée à deux reprises en raison de la crise sanitaire. Et l’attente en valait la peine. Pendant 1h30, la chanteuse a usé de sa voix incomparable pour nous charmer et nous transporter vers de lointaines contrées oniriques et enchanteresses. Retour sur le premier des deux concerts parisiens de Björk.
Il aura fallu attendre quatre longues années – dont deux perturbées par la crise sanitaire – avant de retrouver en live à Paris l’univers si fascinant de Björk. Son dernier concert remonte à 2018. A l’époque, l’artiste islandaise avait envoûté les festivaliers de We Love Green autour de son opus « Utopia« .
Ce mardi 21 juin 2022, pour la Fête de la musique, la chanteuse nous a offert une tout autre ambiance à l’occasion de son « Björk Orchestral » Tour. Pour cette tournée estivale de seulement 7 dates en Europe, l’artiste a jeté son dévolu sur la Seine Musicale ; une salle francilienne capable d’accueillir un impressionnant orchestre à cordes (violon, alto, violoncelle et contrebasse) d’une trentaine de musiciens. Car pour cette nouvelle tournée, Björk a choisi de mettre en avant les arrangements acoustiques de plusieurs de ses mythiques chansons. Un show pas vraiment inédit, puisque la chanteuse avait proposé à l’automne dernier quatre concerts à suivre en live streaming depuis Reykjavik en Islande, dont un live où l’artiste était entourée des cordes de l’Orchestre Symphonique d’Islande. Pour le premier de ses deux concerts parisiens, Björk était cette fois-ci accompagnée de l’excellent orchestre Pasdeloup, dirigé pour l’occasion par le talentueux chef d’orchestre Bjarni Frímann.
Ensemble, ils ont livré un magnifique set d’environ 1h30, jalonnant quelques-uns des plus grands succès de l’artiste. On frissonne sur « Come to Me », on s’émeut sur « I’ve Seen It All », on exulte sur « Isobel », on jubile sur « Jóga » et on explose de joie lorsque retentissent les premières notes de « Bachelorette ».
Sur scène, Björk attire tous les regards avec son incroyable masque doré imaginé par James Merry et sa scintillante robe signée Rick Owens la faisant marcher par moment comme une geisha. Un costume impressionnant – désormais coutumier chez l’artiste – qui ne l’a pas empêchée d’aller de chaque côté de la scène et de faire résonner à la Seine musicale son incroyable voix, reconnaissable parmi mille. Car Björk fait partie de ces rares artistes possédant une véritable signature vocale. On adore sa façon de rouler les « R » sur chaque mot et cette voix unique, capable de nous toucher en plein cœur.
Et malgré les années qui passent, et son opération des cordes vocales, Björk conserve ce talent indéniable, cette incroyable justesse et cette puissance vocale que l’on aurait d’ailleurs peut-être voulu entendre un peu plus ce soir à la Seine Musicale. La chanteuse semblait d’ailleurs se contenir par moment pour être en harmonie totale avec les arrangements très soignés de l’orchestre.
Remerciant régulièrement le public en français, Björk a terminé son set en beauté avec le dynamique « Pluto », interprété ici dans une sublime version orchestrale qui semble avoir également conquis le public, si l’on se fie aux larges et grands sourires visibles sur de nombreux visages à la fin du concert.
Pour faire durer le plaisir, Björk sera de nouveau à la Seine Musicale ce vendredi 24 juin 2022 pour son deuxième et ultime concert parisien.
MUSICWEB INTERNATIONAL
MARS 2022
RECOMMANDÉ
Pour les œuvres de Berlioz, nous nous tournons envieusement vers le paysage orchestral de Paris plutôt que ceux des autres capitales. L’un de ceux qui « entendent l’appel » est le chef d’orchestre Jules Pasdeloup qui fonde en 1861 « Les Concerts Populaires », la première série orchestrale moderne à Paris. Parmi les compositeurs présents aux concerts de Pasdeloup figuraient Berlioz lui-même, et plus tard la compositrice Augusta Holmes, qui dédia son poème symphonique Irlande à Pasdeloup. L’Orchestre Pasdeloup est toujours parmi nous, le plus ancien orchestre de France. Il est autonome et n’a pas de chef d’orchestre régulier. Les musiciens préfèrent inviter des chefs invités pour diriger leurs performances.
Pour célébrer son 160e anniversaire, l’orchestre a produit un disque intitulé La Nuit étoilée, titre du célèbre tableau de Van Gogh, qui figure sur la pochette. Le disque présente trois œuvres nocturnes de Berlioz et Holmès. Les musiciens sont rejoints par l’éminente mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac, et ce disque est autant un hommage à elle qu’à eux.
La Nuit et L’Amour d’Augusta Holmès est une section de Ludus pro patria, une œuvre plus vaste pour orateur, chœur et orchestre. Le titre peut être traduit par «Jeux patriotiques» dans le sens grec ancien de compétition sportive en l’honneur d’une personne ou d’un événement, en l’occurrence le prochain centenaire de la Révolution française. L’inspiration pour l’ensemble de l’œuvre est un tableau de Puvis de Chavannes. Dans La Nuit et L’Amour, Stéphanie d’Oustrac n’apparaît pas en tant que chanteuse mais en tant qu’oratrice, rappelant sa capacité dramatique et sa diction parfaite tant vantée. Elle parle sans accompagnement, menant à l’intermède orchestral lui-même. La musique montre une certaine influence wagnérienne, mais on ne peut confondre la ligne mélodique ou la coloration orchestrale de Holmès. C’est un véritable exemple de La Belle Époque en musique.
Stéphanie d’Oustrac apparaît dans son rôle habituel de mezzo-soprano dans deux œuvres de Berlioz. La première, Cléopâtre, était la troisième tentative de Berlioz pour remporter le Prix de Rome décerné chaque année à un élève du Conservatoire de Paris en tant qu’imprimatur officiel des autorités musicales parisiennes. Les candidats devaient écrire une cantate sur un poème donné. Pour ses deux premiers essais, Berlioz avait écrit le produit ordinaire et attendu, conservateur et stéréotypé, mais n’avait pas gagné. Lorsqu’il a décidé de composer à sa manière le poème requis, les juges non seulement ne lui ont pas décerné le prix, mais ont déclaré qu’aucun prix ne serait décerné cette année-là. Fait intéressant, l’ultra-conservateur Cherubini a été l’un des rares juges à voter pour la cantate de Berlioz.
La mort de Cléopâtre a peut-être choqué la plupart de ces juges, mais elle nous apparaît comme une représentation dramatique et psychologiquement appropriée des derniers instants de la reine égyptienne. Elle passe de l’orgueil à la peur d’avoir déshonoré ses ancêtres pour se résigner à l’orgueil. Stéphanie d’Oustrac n’est pas étrangère à Berlioz. Sa voix coupe à travers l’orchestre et son ton quelque peu bruni ajoute à la profondeur de la personnalité de Cléopâtre. L’orchestre joue puissamment et tous ont une affinité pour la mélodie et l’harmonie Berloziennes. Il convient de souligner que Berlioz remporta le Prix de Rome à sa quatrième tentative, avec une autre mort, cette fois de Sardanapale.
Les mélodies qui composent Les Nuits d’été proviennent de La Comédie de la mort de Théophile Gautier, publié en 1838. C’était de la poésie nouvelle, et Berlioz a mis les poèmes en tant que tels, non comme des textes anciens. En 1841, ils étaient tous composés pour voix et piano. Au cours des quatorze années suivantes, Berlioz leur fournit des accompagnements orchestraux à diverses reprises, généralement pour ses propres concerts. L’idée d’un ensemble de chansons avec accompagnement orchestral regroupées autour d’un seul sujet ou sur des poèmes d’un seul auteur, souvent avec des liens musicaux entre les chansons, était nouvelle à l’époque. Mais dans les années qui suivirent, Berlioz inspirera de nombreux compositeurs, allant de Strauss à Chostakovitch, à adopter cette forme.
La première chanson, Villanelle, est une ouverture légère et vive du cycle, même si j’ai trouvé que d’Oustrac a pris la chanson un peu plus vite que d’habitude. Elle montre vraiment sa musicalité dans Le Spectre de la rose, où elle et l’orchestre montrent la bonne combinaison de pathos et d’humour. Comme toujours, on se rend compte de sa superbe diction et déclamation. Dans Sur les lagunes, une complainte pour un amour perdu, d’Oustrac va au cœur dramatique de la chanson sans bouleverser la musique ni le texte, surtout dans la dernière strophe cruciale. La quatrième chanson, Absence, dépeint un autre type de tristesse. Ici, l’orchestre est aussi important que le chanteur, surtout les cordes, et Wolfgang Doerner est particulièrement bon ici. Au cimetière est la plus tragique des six chansons. J’ai trouvé que d’Oustrac ne faisait pas ressortir toute l’émotion dans cette chanson. En revanche, son interprétation de L’île inconnue est parfaite, plus sérieuse que la plupart, surtout dans la belle coda.
L’interprétation de Wolfgang Doerner est tout en nuance et accompagnement perspicace dans les trois œuvres ici, en particulier pour sa mise en scène des harmonies de Berlioz. Il obtient également un son puissant de l’orchestre, aidé par l’enregistrement proche mais clair. Doerner a une relation de plus de trente ans avec l’orchestre, et il sait comment utiliser leurs forces, en particulier leurs beaux bois. Doerner et d’Oustrac donnent des performances exceptionnelles dans un programme imaginatif – que demander de plus?
William Kreindler
version originale : http://www.musicweb-international.com/classrev/2022/Mar/Berlioz-nuits-GRAMOLA99247.htm
Jean-Christophe Keck, spécialiste d’Offenbach, dirige l’opérette Le Financier et le Savetier.
Julien Hanck | La Terrasse n° 264 (25/03/2018)
Le Financier et le Savetier ? Une opérette bouffe, forte, serrée, en un acte, dont la gaudriole effrontée n’a rien à envier aux œuvres plus fameuses du même Offenbach. […]
Respectueux de la tradition des concerts populaires dont Jules Pasdeloup fut l’un des initiateurs, les Concerts Pasdeloup parient une fois de plus sur l’épicurisme du père de la Vie Parisienne… Ajoutons en préliminaires quelques airs et ensembles célèbres tirés d’opéras parents, et c’est gagné d’avance !
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La jeune cheffe d’orchestre suisso-australienne Elena Schwarz fait chanter l’orchestre parisien
Jean Lukas | La Terrasse n° 263 (23/02/2018)
Formée à la Haute école de musique de Genève puis au Conservatoire de la Suisse italienne à Lugano, Elena Schwarz, jeune trentenaire, est en train de conquérir le public et les orchestres parisiens. Elle a déjà été couronnée « Talents Adami » en 2016 et s’est faite remarquer au cours de l’année 2017 dans son rôle d’assistante de Mikko Franck à l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Après un très beau concert en janvier dernier, elle retrouve la Philharmonie de Paris et l’Orchestre Pasdeloup pour un incroyable programme intitulé « Oiseaux de feu », entourée du compositeur audio-naturaliste Fernand Deroussen, spécialiste des sons de la nature et du monde sauvage, et de textes de l’ornithologue Guilhem Lesaffre. Le programme, sans précédent, réunira des œuvres de six compositeurs différents mettant à l’honneur les oiseaux et la nature.
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Natalie Dessay et Michel Legrand / Création de l’oratorio Between yesterday and tomorrow.
Jean Lukas | La Terrasse n° 263 (23/02/2018)
Avec l’Orchestre Pasdeloup.
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Orchestre Pasdeloup / Elena Schwarz at Philharmonie de Paris
Ates Orga | Classical Source (13 janvier 2018)
Le concert donné en ce début d’année par l’Orchestre Pasdeloup à la Philharmonie de Paris devant une salle comble, mettant justement en valeur jeunesse et virtuosité, nous a proposé un programme particulièrement convaincant et judicieusement composé. […] Au vu de cette exécution, Elena Schwarz est une artiste à suivre […].
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Elena Schwarz
Jean Lukas | La Terrasse n° 261 (19 décembre 2017)
Peut-être parce que son président est une présidente, l’historique et dynamique formation parisienne accorde dans sa programmation une place importante aux musiciennes. Si la démarche est heureusement devenue banale quand il s’agit d’une pianiste ou d’une violoniste, elle reste beaucoup plus rare et donc bienvenue si l’on pense aux compositrices ou cheffes d’orchestre.
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Broadway chante sous la pluie parisienne
Malory Matignon | Ôlyrix.com (4 décembre 2017)
L’Orchestre Pasdeloup, dirigé par Gareth Valentine, est aussi brillant que les décors, se faisant sautillant et jazzy. Produisant un bel équilibre entre les familles d’instruments, il est le personnage indispensable à l’histoire, à l’image du piano qui accompagnait jadis les films muets.
Geneviève Laurenceau, Marzena Diakun et l’Orchestre Pasdeloup – 1001 Nuits au harem
Michel Le Naour | Concertclassic.com (20/05/2017)
Public nombreux et fidèle pour assister au concert de l’Orchestre Pasdeloup placé sous la direction de Marzena Diakun, jeune artiste polonaise qui fut l’assistante de Mikko Franck à l’Orchestre Philharmonique de Radio France durant la saison 2015-2016. Le programme, intitulé « Chatoiement oriental », conjugue les sortilèges instrumentaux de l’Occident et de l’Orient en associant des pages de Ravel, Say et Rimski-Korsakov. […]
Le Concerto pour violon « 1001 Nuits au harem » op. 25 de Fazil Say (né en 1970), ouvrage haut en couleur créé en 2007 par Patricia Kopatchinskaja et l’Orchestre Symphonique de Lucerne, bénéficie de la prestation subtile et racée de Geneviève Laurenceau […].
Pour conclure, la suite symphonique Shéhérazade met en valeur chaque chaque pupitre (à commencer par le violon solo Arnaud Nuvolone) ; Marzela Diakun signe une interprétation très narrative et souligne une science de l’orchestre dont Stravinski et Ravel ont fait leur miel.
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Orchestre Pasdeloup & Fazil Say : La phalange parisienne réunit des œuvres inspirées par l’Orient.
Jean Lukas | La Terrasse n° 254 (24/04/2017)
Dans ce programme dirigé par la jeune chef d’orchestre polonaise Marzena Diakun, déjà applaudie à Paris pour avoir dirigé l’Orchestre philharmonique de Radio France (où elle fut l’assistante de Mikko Franck), le mélomane est familier d’Alborada del Gracioso de Ravel, partition d’inspiration espagnole d’abord conçue pour le piano puis orchestrée par son auteur (version d’ailleurs créée en 1919 par l’Orchestre Pasdeloup), et encore davantage du « tube » Shéhérazade de Rimski-Korsakov, poème symphonique où le violon solo tient le premier rôle (celui de l’héroïne), dont l’argument est évidemment emprunté au conte des Mille et une nuits. Mais on connaît beaucoup moins, et c’est le grand attrait de ce concert, le Concerto Mille et une nuits au harem de Fazil Say. […]
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Mahler et Bruckner « sons » dessus dessous
Christian Merlin | Le Figaro (31 janvier 2017)
Retrouvez l’article de Christian Merlin sur la Troisième de Mahler que l’Orchestre a jouée à guichets fermés samedi 28 janvier 2017 à la Philharmonie de Paris.
Pour lire l’article paru dans Le Figaro, cliquez ici.
Choeur régional Vittoria d’Île-de-France
Cadences n° 299 (décembre 2016)
L’Orchestre Pasdeloup et le Chœur Vittoria collaborent depuis plusieurs saisons autour du grand répertoire comme d’aventures inédites.
Retrouvez la présentation des concerts et des disques ainsi qu’un entretien avec Michel Piquemal ici .
Fried Pride et l’Orchestre Pasdeloup en concert avec Gast Waltzing
RTL-Télé Luxembourg « Le Journal » (25/11/2016)
Dans le cadre du festival international d’Echternach au Luxembourg, l’Orchestre Pasdeloup est le premier orchestre symphonique à se produire avec Fried Pride, duo japonais composé de la chanteuse Shiho et du guitariste Akio Yokota.
Découvrez l’extrait du concert (à 25’) : http://tele.rtl.lu/v/3076125/
Patrice Fontanarosa – Une soif de partage
Michel Le Naour | Cadences n° 298 (novembre 2016)
Animé par une passion qui ne se dément pas, le violoniste Patrice Fontanarosa n’a de cesse de sortir des sentiers battus. Avec l’Orchestre Pasdeloup – dont il est le conseiller artistique – il propose au public du Théâtre des Champs-Élysées le rare et virtuose Concerto n° 1 de Ernö Dohnányi aux effluves postromantiques.
Retrouvez l’intégralité de l’entretien avec notre conseiller artistique : « Patrice Fontanarosa, une soif de partage« .
Esteban Benzecry – le rythme et la couleur
Laurent Vilarem | Cadences n° 293 (avril 2016)
« Entamée en 2005, la relation entre le compositeur et la formation culmine cette année par une carte blanche qui fera entendre pas moins de dix œuvres au cours de la saison 2015-2016 des Pasdeloup. Le thème général de la saison va, en outre, comme un gant à l’ancien peintre que fut Benzecry : « Couleurs ». […] Et ces surprises seront double en ce mois, puisque Benzecry présente le 23 avril une création appelée Aurora austral, inspirée d’un phénomène lumineux extrêmement rare. »
Lisez l’intégralité de l’article.
Regards d’Amériques
Jean-Guillaume Lebrun | La Terrasse n° 252 (18/02/2017)
[…] l’Orchestre Pasdeloup confié à la jeune et brillante Marzena Diakun (Adams, Gershwin et la Neuvième Symphonie de Dvorak) […]
Pour lire l’intégralité de l’article, suivez ce lien.
Modernités et métissages : l’Orchestre Pasdeloup ravit la Philharmonie de Paris
S. Lay | Bachtrack (23/02/2016)
Toujours soucieux de proposer à un public varié une musique à la croisée des genres, l’Orchestre Pasdeloup a donné à la Philharmonie de Paris, en collaboration avec le Trio de jazz Tortiller et l’Orchestre de Cannes, et sous la direction de son chef d’orchestre Wolfgang Doerner, un programme d’une cohérence, d’une rigueur et d’une générosité rares que l’auditoire, on ne peut plus enthousiaste, a tout aussi généreusement salué.
Retrouvez l’intégralité de l’article ici.
Misa Tango
Jean-Guillaume Lebrun | La Terrasse n° 241 (23/02/2016)
[Le Chœur Vittoria] fait ainsi découvrir le Buenos Aires musical en compagnie du bandonéoniste Gilberto Pereyra, du pianiste Thomas Tacquet et des cordes de l’Orchestre Pasdeloup : la Misa Tango de Martin Pameri, Indianas de Carlos Guastavino et, en interlude, Adios Nonino d’Astor Piazzolla.
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Orchestre Pasdeloup – Wolfgang Doerner dirige des œuvres de Benzecry, Bartók, Tchaïkovski et Ravel
Jean Lukas | La Terrasse n° 239 (22/12/15)
Ce sont trois fidèles de l’Orchestre Pasdeloup que réunit ce programme. Et d’abord le chef viennois Wolfgang Doerner qui est lié à la formation parisienne depuis plus de vingt ans, fructueuse amitié musicale symbolisée par sa participation il y a peu à la célébration des 150 ans de l’Orchestre. Il dirigera lors de ce concert d’après-midi Le Mandarin merveilleux de Bartók, page majeure de la musique de la première moitié du XXè siècle, et le Boléro de Ravel qui… ne se dirige pas ou si peu ! La soirée rassemble aussi l’ébouriffant violoniste serbe Nemanja Radulovic, qui avant de jouer le Concerto pour violon de Tchaïkovski aura repris Évocation d’un rêve, le premier mouvement du Concerto pour violon du compositeur franco argentin Esteban Benzecry, dont la création mondiale a été réalisée (en plusieurs étapes, dont la première en 2006) par l’Orchestre Pasdeloup et Radulovic en personne. Benzecry occupe on le sait une place de choix tout au long de la saison de l’Orchestre Pasdeloup, qui reprend ou crée l’une de ses œuvres à chaque concert ou presque.
Orchestre Pasdeloup – Singin’ in the rain
Jean-Guillaume Lebrun | La Terrasse n°239 (21/12/15)
Le Théâtre du Châtelet propose jusqu’au 15 janvier cette comédie musicale tirée du film de Stanley Donen et Gene Kelly dans la très intelligente mise en scène de Robert Carsen, chorégraphiée par Stephen Mear. Du cinéma à la scène, ce spectacle euphorisant est magnifiquement réinventé.
[…] Dans la fosse, l’Orchestre Pasdeloup démontre une fois de plus qu’il a fait sien ce répertoire : quelle énergie et quelles couleurs obtient de ses musiciens le chef Stephen Betteridge !
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Orchestre Pasdeloup – Esteban Benzecry
Jean Lukas | La Terrasse n° 236 (25/09/15)
La phalange parisienne accorde une large place tout au long de sa saison à la musique du compositeur contemporain Esteban Benzecry.
Les orchestres associatifs parisiens résistent. Avec des moyens financiers ridiculement bas, ils font parfois des miracles. C’est en particulier le cas cette saison de l’Orchestre Pasdeloup qui multiplie les propositions séduisantes dans le cadre d’une saison intitulée « Couleurs ». La moins audacieuse d’entre elles n’est pas l’invitation lancée au compositeur argentin Esteban Benzecry. Un compositeur né en 1970, parisien d’adoption, dont la musique réalise une fusion entre le langage de la musique contemporaine et les rythmes traditionnels. « Il est difficile de décrire ma musique sans risquer de l’enfermer. Dans mes œuvres les plus récentes, je me nourris des racines de mon continent, un continent musical qui, contrairement à la vieille Europe, a encore un folklore très vivant et fertile dont nous pouvons nous nourrir comme source d’inspiration. La fusion de ces racines et l’intégration des processus de la musique occidentale contemporaine pourrait peut-être définir ma musique » confie-t-il. Ses œuvres, déjà à l’honneur de la dernière édition du Festival Présences de Radio-France, seront au programme de huit des dix concerts de la saison des Pasdeloup, avec comme point culminant une création mondiale, le 23 avril au Châtelet, celle de Aurora Australe en réponse à une commande de l’Orchestre. Plus près de nous, déjà sous la baguette de Mykola Diadiura (de l’Opéra de Kiev), l’Orchestre ouvrira sa saison avec l’Évocation d’un monde [perdu] d’Esteban Benzecry, associée à l’ouverture de La Force du destin et à Daphnis et Chloé de Ravel. L’engagement exemplaire d’une formation symphonique au service de la musique de notre temps.
Emmanuelle Bertrand, Wolfgang Doerner avec l’Orchestre Pasdeloup – Fragrance bohémienne
Michel Le Naour | Concertclassic.com (02/03/2015)
Dvorák, rien que Dvorák pour ce concert de l’Orchestre Pasdeloup qui convoque deux chefs d’œuvre, le Concerto pour violoncelle et la Symphonie n° 8, des partitions bénéficiant toujours d’un accueil chaleureux du public.
Wolfgang Doerner propose en guise de mise en bouche, la 1ère Danse slave op. 46 dont l’entrain et le rythme endiablé augurent bien de la suite. Emmanuelle Bertrand sait apporter lyrisme et poésie au Concerto en si mineur, manifestant allant, souplesse et également une tendresse et une générosité (Adagio) qui viennent du cœur. Accompagnement au cordeau d’un chef qui dose les interventions avec le savoir-faire qu’on lui connaît, lâche la bride dans les tutti et couvre d’un regard protecteur la soliste qui joue plus la carte de l’intériorité (Allegro moderato final) que de l’expressivité sentimentale à laquelle d’autres violoncellistes nous ont habitués.
La Symphonie op. 88 bénéficie de tempos justes où l’alliance très construite des contrastes (Allegro con brio initial) et le sens mélodique (Allegretto grazioso) se combinent à un romantisme de la mesure et de l’équilibre (Allegro ma non troppo final).
Cerise sur le gâteau, le bis (la 8ème Danse slave, notée Furiant) est soulevé par l’enthousiasme des musiciens heureux de partager ces instants de communion aux parfums de Bohème.
Abdel Rahman El Bacha et Wolfgang Doerner à l’Orchestre Pasdeloup – Communion musicale
Michel Le Naour | Concertclassic.com (11/12/2014)
Moment d’émotion pour ce concert de l’Orchestre Pasdeloup (fondé en 1861) qui donne son dernier concert à la Salle Pleyel avant de rejoindre en février prochain la toute jeune Philharmonie de Paris. Un public d’abonnés et de fidèles se presse pour entendre un programme Beethoven et Richard Strauss dirigé par Wolfgang Doerner, un chef dont on a pu apprécier à de nombreuses reprises la qualité du travail réalisée avec cette formation historique – rappelons par ailleurs que le maestro autrichien préside désormais aux destinées de l’Orchestre Régional Cannes-PACA.
Pianiste invité, Abdel Rahman El Bacha interprète le Concerto « L’Empereur » avec élégance, clarté, puissance contenue (Allegro initial), lyrisme maîtrisé dans un discours tout en nuances (superbe Adagio proche de la prière). Orchestre et soliste entretiennent une relation de musiciens de chambre, d’un naturel apollinien.
Dans Une vie de héros, œuvre d’une extrême difficulté technique, la cohésion et l’homogénéité des pupitres prouvent le niveau désormais atteint par l’orchestre. Par la connaissance intime de ce répertoire, la précision de sa gestique, le dosage constant de la dynamique (Le combat du Héros) et son implication, Doerner réussit à traduire avec bonheur la continuité des six épisodes constitutifs d’une partition à la fois dense et subtile. La ductilité du violon solo d’Arnaud Nuvolone (remarqué dans La compagne du Héros) contribue également à fluidité et l’évidence de l’approche. Les musiciens, pour remercier le public enthousiaste, déposent à tour de rôle dans deux valises leur partition de la Symphonie « Les Adieux » de Haydn, tandis qu’ils quittent la scène de Pleyel sous l’autorité souriante de leur chef.
[…] la carte aventureuse du crossover.
Jean Lukas | La Terrasse n° 218 (23/02/2014)
[…] l’Orchestre Pasdeloup poursuit sa collaboration avec le vibraphoniste Franck Tortiller, qui fut le remarquable directeur musical de l’Orchestre National de Jazz que l’on sait (de 2005 à 2008), en lui confiant la réalisation d’un arrangement inattendu pour trio de jazz et orchestre symphonique du Concerto en fa de Gershwin. L’œuvre est interprétée par Frank Tortiller (vibraphone), Yves Torchinsky (contrebasse) et David Pouradier (batterie) en lieu et place de la magnifique partie de piano initiale. Un pari audacieux et prometteur. Au même programme, la Too Hot Toccata de Aaron Jay Kernis et l’américaine Symphonie n° 9 « from New World » de Dvorak dirigés par Christophe Altstaedt.
» ¡Viva las Américas ! » par l’Orchestre Pasdeloup – Nouveau monde musical
Pierre-Réne Serna | Concertclassic.com (03/02/2014)
L’Orchestre Pasdeloup doit avoir un secret. Ainsi pour ce concert “ ¡Viva las Américas ! ”, rassemblant des musiques latino-américaines totalement inconnues et propres à dérouter le public, mais qui fait salle bondée au Châtelet. Le secret réside peut-être, outre une habile promotion, dans la qualité de la prestation offerte. Qui logiquement cultive et entretient un auditoire fidèle… […]
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Jonathan Gilad, Wolfgang Doerner et l’Orchestre Pasdeloup – profondeur et efficacité
Michel Le Naour | Concertclassic.com (13/01/2014)
Pour son concert Salle Pleyel, l’Orchestre Pasdeloup a choisi en guide de fil conducteur le thème de l’émerveillement. Salle comble, public réceptif et fidèle pour entendre dans Tchaïkovski et Grieg une formation qui entretient depuis longtemps avec l’Autrichien Wolfgang Doerner – récemment nommé directeur musical de l’Orchestre Régional de Cannes-PACA – une relation privilégiée et toujours captivante.
La Suite de Casse-Noisette en apporte d’emblée la preuve. Le souple enchaînement de pièces toutes plus célèbres les unes que les autres (avec pour conclure une Valse des fleurs aux couleurs scintillantes) plante un décor de fête savamment agencé. Dans le Concerto pour piano de Grieg, Jonathan Gilad possède l’assurance tranquille d’un soliste en pleine possession de ses moyens. Lyrisme mesuré, toucher profond, refus de l’ostentation caractérisent une interprétation fluide qui va droit au but. En bis, la Fantaisie-Impromptu de Chopin confirme, par son trait cursif, cette impression de force tranquille.
L’Ouverture-fantaisie Roméo et Juliette, tendue comme un arc, sans pathos, se distingue par sa dimension narrative.
Sous la conduite très sûre de Doerner, les membres de l’Orchestre Pasdeloup se surpassent et donnent le sentiment de mettre à chaque instant leur vie en jeu, comme les amoureux de Vérone.
Quand l’ascenseur social fonctionne
Sylvain Angonin | Forumopera.com (13/12/2013)
Sous la direction précise et rythmique de Jayce Ogren , l’Orchestre Pasdeloup dote chaque passage musical d’une couleur particulière restituantes atmosphères différentes au fil du spectacle.
Applaudir
Sabino Pena Arcia | Classiquenews.com (18/12/2013)
Le théâtre du Châtelet remonte sa formidable production de My faire Lady de 2010, signée Robert Carsen. Musique et textes fantastiques du couple composé par Frederick Loewe et Alan Jay Lerner sont servis avec panache par une distribution éclatante et un Orchestre Pasdeloup au meilleur de sa forme, vivement dirigé par Jayce Ogren.
Lady de grande classe
Nicolas Grienenberger | Classiquenews.com (06/12/2013)
Emporté par une énergie jubilatoire, l’Orchestre Pasdeloup sert avec passion cette musique, lui donnant par son lustre instrumental un éclat supplémentaire et mettant en valeur la richesse de l’orchestration. A la tête de ces artistes et musiciens, Jayce Ogren déploie tous les sortilèges de cette partition mythique.
Trois raisons d’aimer « My Fair Lady »
Thierry Dague | Le Parisien (05/12/2013)
Les Orchestrations raffinées de l’Orchestre Pasdeloup, qui avait déjà officié pour La Mélodie du bonheur ou Sweeney Todd.
Si on sortait : l’Orchestre Pasdeloup en concert à Pleyel et dans My Fair Lady au Châtelet
Youssef Bouchiki | France 2 JT 13h (29/11/2013)
Youssef Bouchiki présente dans sa chronique le concert Beethoven de l’Orchestre Pasdeloup Salle Pleyel, la diversité de ses répertoires et son interprétation de My Fair Lady tout le mois de décembre au Théâtre du Châtelet.
Wolfgang Doerner et l’Orchestre Pasdeloup – Fructueuse collaboration
Michel Le Naour
Concertclassic.com (18/02/2012)
Fondé en 1861, l’Orchestre Pasdeloup, au gré de ses cent cinquante ans d’existence, a forgé dans le milieu musical une tradition héritée du chef d’orchestre Jules Pasdeloup (1819-1887). […] cette formation, sous le conseil artistique de Patrice Fontanarosa, continue d’entretenir avec passion la même flamme. Régulièrement invité, le chef autrichien Wolfgang Doerner (vainqueur du Concours de Besançon en 1984 et professeur à l’Université de Graz) entretient avec les musiciens une collaboration qui, chaque année, emporte l’adhésion.
[…] Après une brève Danse slave de Marc-Olivier Dupin, mise en bouche parodique en préambule aux deux Danses slaves de Dvorak, le Kol Nidrei de Max Bruch bénéficie de l’exécution sensible de Éric Villeminey (violoncelliste de l’Orchestre Philharmonia de Londres). Tzigane de Ravel possède naturel et élégance sous l’archet d’Arnaud Nuvolone (Premier violon de l’Orchestre National de l’Opéra de Paris et de l’Orchestre Pasdeloup), et Le Cygne de Tuonela de Sibelius de la fine sonorité du cor anglais de Benoît Roulet.
Plus encore que dans la 1ère Suite de Peer Gynt de Grieg, c’est dans Mort et Transfiguration de Richard Strauss que Wolfgang Doerner obtient le maximum d’un orchestre chauffé à blanc. Par sa gestuelle précise, ample, chaleureuse, comme par la lisibilité de sa conception, il conduit avec intensité l’Orchestre Pasdeloup sur des cimes insoupçonnées.
Comment regarder un orchestre ?
Une Saison chez Pasdeloup
David Christoffel
France Musique « Les Oreilles sensibles » (18/11/2011)
David Christoffel présente dans sa chronique matinale le livre Une Saison chez Pasdeloup, photographies d’Axel Saxe, publié par l’Orchestre Pasdeloup.
L’Orchestre Pasdeloup dirigé par Mykola Diadiura – Alliance franco-russe
Michel Le Naour
Concertclassic.com (26/02/2011)
« L’accompagnement du chef ukrainien Mykola Diadiura se révèle précis et juste comme son exécution de la Symphonie « Pathétique » de Tchaïkovski, d’un métier très sûr. Sans rechercher la subtilité (Allegro con grazia), sa conception charpentée atteint une efficacité (Allegro molto vivace) et une expressivité (Adagio lamentoso conclusif) très communicatives. Les musiciens, attentifs et engagés, manifestent un plaisir évident à insuffler toute l’énergie possible à cette œuvre à caractère testamentaire. »
Orchestre Pasdeloup – Violons et orchestre symphonique
Jean-Guillaume Lebrun
La Terrasse – n° 184 (janvier 2011)
La vénérable et néanmoins toujours jeune association symphonique fête ses cent cinquante ans au Théâtre du Châtelet.
Toujours vaillantes, les associations symphoniques continuent d’écrire l’histoire musicale de Paris. La plus ancienne d’entre elles, l’Orchestre Pasdeloup, fête cette année son cent cinquantième anniversaire. La grande fête musicale proposée pour cette occasion par l’orchestre et son conseiller artistique Patrice Fontanarosa fait entendre « le violon dans tous ses éclats ». Dirigé par Jean-Jacques Kantorow, l’Orchestre Pasdeloup accueille en effet une foule de virtuoses de l’archet qui l’ont depuis longtemps accompagné ou qui, pour les plus jeunes, l’ont récemment rejoint : parmi eux, Gilles Apap, Amanda Favier, Nemanja Radulovic, Svetlin Roussev…
My Fair Lady, le triomphe continue
Renaud Machart
Le Monde – 14/12/2010
« En fosse, l’Orchestre Pasdeloup swingue et s’amuse sous la direction sûre de Kevin Farrell. Au Châtelet, il y a un an, ils avaient déjà fait des merveilles dans The Sound of Music. »
Orchestre Pasdeloup – « expérience crossover autour de la valse et du jazz »
Jean-Guillaume Lebrun / Jean Lukas
La Terrasse – n°182 (novembre 2010)
« L’Orchestre Pasdeloup décidément en verve ce mois de novembre présente un inventif et jazzy programme autour de la valse intitulé « Mille temps, mille feux ». Ce concert « en trois temps, trois mouvements et à trois » rassemble le comédien Jacques Gamblin (dans des extraits de son texte Le Toucher de la hanche), le jazzman Franck Tortiller à la tête de son groupe et enfin l’Orchestre Pasdeloup et sa palette symphonique, toujours sous la direction de Doerner. Un nouveau visage du plus ancien des orchestres français… »
« A l’affiche » : Delunsch et Pasdeloup
Figaroscope – 17/11/2010
L’Orchestre Pasdeloup fête cette année son 150e anniversaire. L’occasion de rappeler que son fondateur, Jules Pasdeloup, fut pionnier en matière de démocratisation du classique. Les musiciens perpétuent aujourd’hui cet engagement avec le plus populaire des Beethoven, dont l’aura reste indémodable : la Neuvième Symphonie, qui bénéficie ici d’un casting de rêve, dont la soprano Mireille Delunsch.
« Exemplaire et vivifiant « Show Boat » au Châtelet
Renaud Machart
Le Monde – Culture (4/10/10)
« La production de l’Opéra de Cape Town, signée Janice Honeyman, est parfaite dans son ingénuité ingénieuse et donne, avec des moyens économes, l’impression d’un show à grand spectacle. Musicalement, on y entend des artistes d’exception (l’élégant ténor Blake Fischer en Ravenal, la fraîche et sensible Angela Kerrison en Julie et le formidable Otto Maidi en Joe, à qui revient de chanter le « tube » de la partition, Ol’ Man River). Tous sont impeccablement dirigés par Albert Horne, à la tête d’un swinguant Orchestre Pasdeloup. »
« Temple du musical »
Didier van Moere
ConcertoNet.com – The Classical Music Network – 02/10/2010
« […] c’est presque la nostalgie d’un monde qui s’exprime ici, d’une certaine image du musical. […] Chacun, surtout, joue le jeu et croit à ce qu’il fait. Albert Horne dirige un Orchestre Pasdeloup beaucoup plus engagé que le condescendant Philharmonique de Radio France dans A Little Night Music : sa direction, précise, souplement rythmée, jamais appuyée ou bruyante, rend bien justice à un chef-d’œuvre […] »
Show Boat : Cap vers Broadway !
Jean-Guillaume Lebrun
La Terrasse – n°180 (septembre 2010)
« La célèbre comédie musicale de Kern et Hammerstein est à l’affiche du Théâtre du Châtelet dans une production venue du Cap. Dans la fosse, on retrouve l’Orchestre Pasdeloup, qui avait été excellent l’an dernier dans The Sound of Music de Rodgers et Hammerstein. »
« Veine mahlérienne – Wolfgang Doerner et l’Orchestre Pasdeloup »
Michel Le Naour
Concertclassic.com (30/01/2010)
« Son interprétation de la Cinquième Symphonie est une merveille de naturel, de style, avec une maîtrise du discours tout à fait confondante. La clarté des plans, la mise en relief de la polyphonie, le sens de la phrase et de la progression participent d’une connaissance profonde, voire intime de l’œuvre de Mahler qui, sous une telle baguette, trouve sa cohérence depuis l’accablement de la Marche funèbre initiale jusqu’au ludique final savamment exécuté. »
« Au Théâtre du Châtelet, toute la poésie de La Mélodie du bonheur »
Renaud Machart
Le Monde (08/12/2009)
« L’un des bonheurs procurés par cette enthousiasmante production est la présence d’une formation symphonique (excellent Orchestre Pasdeloup dirigé de manière exemplaire par Kevin Farrell), alors qu’à Broadway les effectifs en fosse sont de taille réduite. Car The Sound of Music n’est pas une « bande-son », mais une vraie partition qui exige et mérite les plus grands égards. Ceux-ci lui ont été témoignés par le Théâtre du Châtelet. »
« Trop rare Schreker »
Didier van Moere
ConcertoNet.com (10/11/2009)
« Philippe Hui s’y montre très heureux à la tête d’un orchestre d’une belle homogénéité, offrant une interprétation à la fois fougueuse et colorée – les couleurs françaises accentuent justement l’impressionnisme de la musique. […] Philippe Hui donne libre cours au lyrisme exalté de la partition, mais construit rigoureusement son interprétation et préserve la fluidité des liens, avec une parfaite intégration des différents – et excellents – pupitres. »
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