Germaine Tailleferre


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Membre incontournable du groupe des Six, Germaine Tailleferre était, selon le poète Jean Cocteau, une Marie Laurencin pour l’oreille.

Germaine Tailleferre, née le 19 avril 1892 à Saint-Maur-des-Fossés, de son vrai nom Marcelle Taillefesse, étudie le piano très jeune, d’abord avec sa mère, puis au Conservatoire de Paris, où elle obtient trois premiers prix (harmonie, contrepoint et accompagnement). C’est au sein de cette institution qu’elle rencontre les compositeurs Darius Milhaud, Georges Auric et Arthur Honegger. Rapidement, elle fréquente les milieux artistiques parisiens en vogue et côtoie Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, Fernand Léger, Pablo Picasso et Amedeo Modigliani.

En 1918, elle fait la connaissance des compositeurs Francis Poulenc et Louis Durey à l’occasion du premier concert des « Nouveaux Jeunes » durant lequel sont données ses œuvres Jeux de plein air et Sonatine pour quatuor à cordes (qui deviendra le Quatuor à cordes ). C’est moins une collaboration musicale qu’une amitié sincère qui donnera finalement naissance au Groupe des Six, baptisé ainsi par le critique musical Henri Collet (en référence au Groupe des Cinq ) et réunissant les noms de Germaine Tailleferre, Darius Milhaud, Georges Auric, Arthur Honegger, Louis Durey et Francis Poulenc.

Après des œuvres de musique de chambre, et notamment une Première Sonate pour violon et piano composée pour le violoniste Jacques Thibaud, Germaine Tailleferre compose en 1923 un ballet néo-classique, Le Marchand d’oiseaux. Deux ans plus tard, la princesse de Polignac lui commande un concerto pour piano ce dernier sera créé par Alfred Cortot à Philadelphie. Adoubée par Erik Satie, Germaine Tailleferre prend quelques cours auprès de Maurice Ravel qui l’encourage à préparer le prix de Rome.

En 1926, elle épouse le dessinateur américain Ralph Barton et s’installe avec lui à Manhattan où elle se lie d’amitié avec Charlie Chaplin. Le couple Barton-Tailleferre revient en France l’année suivante et la compositrice s’atèle au ballet La Nouvelle Cythère, programmé pour la saison 1929 des Ballets russes. Malheureusement, le décès de Diaghilev annulera la représentation. Cette même année elle se sépare de Ralph Barton et commence l’écriture de chansons à partir de textes évoquant la condition féminine.

Après un remariage avec un juriste français, Jean Lageat qui lui donne une fille, Françoise, en 1931, Germaine Tailleferre poursuit sa carrière de compositrice avec des œuvres comme la Suite pour orchestre de chambre, le Divertissement dans le style de Louis XV, le Concerto grosso pour deux pianos, quatuor de saxophones, huit voix solistes et orchestre ainsi qu’une série d’œuvres pour le cinéma. Durant la seconde guerre mondiale, elle s’exile avec sa sœur et sa fille à Philadelphie. Revenue en France à la fin du conflit, elle se consacre à deux nouveaux ballets, Paris-Magie et Parisiana, une Sonate pour harpe, ou encore un Concertino pour flûte, piano et orchestre.

Durant les dernières années de sa vie, Germaine Tailleferre se tourne davantage vers l’enseignement, d’abord à la Schola Cantorum puis à l’École alsacienne de Paris. Elle meurt le le 7 novembre 1983 à Paris.

En quelques dates :

1919 : rencontre avec Maurice Ravel.
1920 : formation du Groupe des Six.
1937 : collabore avec Paul Valéry pour sa Cantate du Narcisse, pour soprano, baryton, chœur de femmes et cordes.
1955 : compose pour Radio France une série de quatre courts opéras-comiques Du style galant au style méchant.
1957 : début d’une courte période d’expérimentation dodécaphonique.
1974 : publie un livre autobiographique « Mémoires à l’emporte-pièce ».

Biographie complète sur Radio France.